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Comment mieux gérer le choc culturel inversé ?

Psychologie du voyage
16.09.2025

As-tu déjà ressenti un décalage en revenant dans ton pays d’origine après un moment à l’étranger ? Tu sais, cet inconfort qui questionne : « Je suis chez-moi alors pourquoi cela ne va pas ? »

Si c’est ton cas, il est possible que tu vives actuellement un choc culturel inversé. Tu te demandes ce que c’est ? Ça tombe bien, je vais tout te détailler dans cet article tout en te donnant des astuces pour t’en sortir.

Sommaire :

I. Comment se crée le choc culturel inversé ?

II. Comment mieux vivre son retour ? 

Temps de lecture : 15 min

I. Comment se crée le choc culturel inversé ?

Le choc culturel inversé est un bouleversement émotionnel ressenti par un individu lors du retour dans son pays d’origine après une période plus ou moins longue dans un pays étranger.

C’est un phénomène beaucoup plus commun que ce que l’on pense. Il dépend grandement de la vision et de la préparation que tu vas avoir de ton retour.

A) Expectation VS reality

Tout comme pour le choc culturel, l’intensité du choc du retour va dépendre de l’écart entre l’image inventée que tu as de ton retour et la réalité.  Plus la différence est grande, plus cela sera difficile à vivre.

Contrairement à ce que beaucoup vont croire, revenir dans son pays d’origine n’est pas une mince affaire. En baignant dans une autre culture, tu t’es imprégné.e des codes sociaux de ton nouvel environnement.

choc culturel inversé dans son pays

Tu t’es adapté à ce pays d’accueil. Cela a pu modifier : ta vision du monde, tes comportements et ton identité sociale.

Il est possible que tu ne t’en sois pas rendu compte, car cela est devenu une habitude.

En rentrant, c’est ce changement interne qui va créer l’impression de décalage que tu ressens.

L’unique manière de réellement prendre conscience de notre évolution est finalement en se confrontant à notre ancien style de vie.

De plus, en habitant loin de ses proches, on a du mal à prendre en compte le fait qu’eux aussi vont changer dans la période où nous vivons à l’étranger. Bien sûr, on peut garder contact avec eux via des messages ou des appels. Cependant, voir la personne concernée en face à face et passer plusieurs heures avec elle fait une énorme différence.

À notre retour, il peut être choquant de constater l’évolution de notre entourage. Cela peut être dû à l’arrivée d’un enfant, ou constater que notre famille vieillit, le rythme de vie d’un ami qui semble changer du tout au tout pour nous…

À tout cela s’ajoute un autre phénomène : celui de la mémoire sélective. Il est fort possible qu’après plusieurs mois en expatriation, tu aies commencé à idéaliser ton pays d’origine. La nostalgie que tu as pu ressentir va amplifier les bons souvenirs…. En effaçant les mauvais.

Pour beaucoup, rentrer, c’est aussi faire face à cette pensée : « Ah oui, c’est vrai, j’avais oublié à quel point telle personne était compliquée ou tel transport en commun était épuisant ». Lorsque l’on revient, on va de nouveau prendre conscience des aspects plus difficiles à vivre de notre pays / de notre entourage.

Le retour, c’est se retrouver face à un double décalage : celui entre ton ancien toi et ton nouveau toi, ainsi que celui entre l’image idéalisée de ton pays d’origine et ce qu’il est réellement. Ce déséquilibre explique en grande partie le choc culturel inversé.

B) Les phases du choc culturel inversé

Les phases du choc culturel inversé sont similaires à celles vécues lorsque l’on arrive dans un pays étranger. On va commencer par une phase d’euphorie. On est content d’être de retour.

On prend le temps de revoir chacun de nos proches. Cela nous fait plaisir de retrouver certains endroits ou de pouvoir à nouveau manger les aliments qui font partie de notre culture d’origine.

Quelques semaines après la « folie » du retour, les choses commencent à se calmer, et c’est là que notre moral peut commencer à diminuer. On se retrouve sans occupation alors que nos proches, eux, ont une routine (de travail ou perso) bien définie. Ces temps de creux sont difficiles à vivre.

C’est généralement dans ces moments-là que l’ennui nous vient. On commence alors à repenser à nos aventures à l’étranger, aux activités que l’on a faites, aux rencontres que l’on a pu avoir.

La nostalgie nous prend.

Parfois, notre vie dans un autre pays nous parait presque irréelle. D’autres fois, on peut se demander si on a bien fait de rentrer.

On a envie de discuter de nos expériences dans ce pays d’accueil tout le temps et on est déçu.e que nos proches ne nous posent pas plus de questions.

ennui au retour avec choc culturel inversé

On se sent seul.e face à tout cela et triste. N’oublions pas tous les réajustements administratifs et pratiques que l’on doit mettre en place ! Trouver un nouveau logement et un nouveau travail, devoir rouvrir un compte en banque, gérer tout ce qui est en rapport avec les mutuelles et autres assurances vie…

On croule sous les papiers. C’est pesant, c’est stressant, c’est épuisant. Notre mental fait le yo-yo et on peut finir par se sentir perdu.e et totalement défait face à la montagne de choses à accomplir. Fatigue mentale et dépression peuvent être ressenties dans cette phase du retour.

En réalité, revenir dans « notre » pays, c’est devoir faire le deuil de notre expatriation. Cela marque la fin d’un moment important pour nous et le début d’un nouveau chapitre.

Il est donc tout à fait normal de ressentir des émotions contradictoires (joie et tristesse) dans ce moment de ta vie. Se réadapter, ça prend du temps. Après toute cette vague d’émotions, à un moment, les choses vont se calmer.  Tu vas retrouver une certaine stabilité. Tu auras de nouveau trouvé ta place dans ton pays d’origine et ton retour sera beaucoup plus simple à accepter.

Comme lors d’un voyage, le retour est un chemin en soi, fait de turbulences et d’accalmies. Une fois la tempête émotionnelle passée, tu finis par retrouver un rythme qui te ressemble.  Il te sera alors possible d’intégrer cette expérience à ton histoire de vie.

Comprendre ces phases, c’est déjà mieux les apprivoiser. Maintenant que nous avons vu comment elles se déroulent, voyons ensemble comment les vivre plus sereinement afin de transformer ce retour en une véritable opportunité de croissance !

PS : Le mieux, c’est de se préparer en avance pour le retour dans ton pays d’origine. Voici un article qui te donne des outils pour t’y aider. 

I. Comment se crée le choc culturel inversé ?

Revenir chez soi et pourtant se sentir mal… c’est une expérience fréquente chez les expatriés qui s’accompagne souvent d’un sentiment de culpabilité : « Je devrais être content.e pourtant. Ce n’est pas normal de ressentir ça… ».

Ce type de pensées culpabilisantes entraine un sentiment de solitude et parfois, un déni de cette difficulté du retour. L’ancien expatrié n’ose pas en parler à son entourage de peur de blesser ou qu’on lui fasse les gros yeux.

En réalité, il est normal d’expérimenter une phase difficile en revenant. Si c’est ton cas actuellement, sache que tu n’es pas le/la seul.e à traverser cela. Voilà quelques conseils pour t’aider à y faire face.

A) Faire face à la nostalgie

Tu es légitime de te sentir triste et nostalgique lors de ton retour. Cela ne fait pas de toi quelqu’un de « faible » ou d’« anormal ». Plutôt que de repousser les émotions qui te viennent, il est important de les ressentir.

En réalité, plus tu essayes de nier une pensée ou une émotion, plus elle prendra de l’ampleur. À force, cela entrainera des ruminations qui consommeront inutilement ton énergie. Avec la fatigue, tes défenses mentales vont tomber, ce qui va être une voie royale pour les pensées tristes ou stressantes.

nostalgie et tristesse dans choc culturel inversé

Pour faire face à tes émotions, je te conseille donc de les exprimer. Tu peux le faire par exemple par écrit.

Dans mes accompagnements, je propose souvent à ceux et celles qui viennent de rentrer d’écrire une lettre d’au revoir à leur vie d’expatrié.

Cela ne veut pas dire qu’ils / elles ne referont plus jamais le même type d’expérience. Par contre, cela va aider à mettre un point final sur une aventure de vie particulière.

Cela entame le deuil de ton voyage, ce qui te soulagera sur le long terme.

Avec le choc culturel inversé vient souvent un grand sentiment de solitude. On se sent isolé face à cet ébranlement interne. Notre entourage a du mal à nous comprendre.

On a besoin de soutien sans savoir où le trouver. Ce qu’on oublie, c’est qu’il y a d’autres personnes qui ont vécu les mêmes choses que nous dans notre propre pays : d’anciens voyageurs / nomades / expatriés !

En fonction de la ville dans laquelle tu te trouves, il est possible que des groupes d’anciens expats existent. Je te conseille donc de scanner les groupes Facebook. Tu peux également faire un tour sur les réseaux à la recherche d’événements internationaux près de chez toi.

Communiquer avec d’autres personnes qui ont vécu ou vivent la même chose que toi permet de remplir ton besoin d’appartenance.

Cela donne un sentiment de sécurité. Il y a moins ce côté de bizarrerie. On se rend compte que l’on a bien une place quelque part.

Rappelle-toi, ce choc marque le début d’un deuil que tu vas faire par rapport à ton ancienne vie à l’étranger. Tu ne recommences pas tout depuis le début. C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre avec différents ajustements à mettre en place pour que tu puisses t’épanouir pleinement.

B) S’ancrer pour dépasser le choc culturel inversé

La difficulté du retour réside dans le fait que notre mental va être divisé en 2 :

  • Une part se fixe sur le passé : ce qui donne les sentiments de nostalgie et de tristesse lorsque l’on repense à notre aventure à l’extérieur de notre pays
  • Une autre part se fixe sur le futur : que vais-je faire maintenant ? Puis-je trouver un travail ? tout autant de questions qui amènent énormément de stress et de tension interne.

On a donc tendance à oublier une chose importante qui est de se connecter au moment présent. Éclaircissons un point important avant de continuer. Se projeter dans le futur et se remémorer le passé ne sont pas des mauvaises pratiques en soi.

Le premier nous permet d’anticiper des actions pour avoir le plus de réussite possible. Le second aide à apprendre de ses erreurs et à se rappeler d’événements qui nous ont fait du bien (entre autres).

Le véritable problème est la fixation sur l’une ou l’autre pratique. Dans ces moments où tu sens que tu es trop tourné vers l’un ou l’autre, il est important de pouvoir te ressentir sur toi-même, dans l’ici et maintenant.

Pour ce faire, je te conseille d’utiliser des techniques de respiration, comme par exemple celle de la respiration carrée :

  • Installe-toi confortablement, assis ou allongé, et ferme les yeux.
  • Prends une grande inspiration pendant 4 secondes, puis bloque-la durant 4 secondes.
  • Expire 4 secondes, puis bloque de nouveau 4 secondes.
  • Répète cet exercice 4 minutes.
la respiration pour lutter contre choc culturel inversé

ATTENTION : si tu es déjà dans un état de panique, cet exercice ne va pas t’aider, bien au contraire. Je te conseille plutôt d’inscrire cet exercice dans une routine, 2 à 3 fois par jour. Tu peux par exemple le faire après t’être brossé les dents, après avoir mangé à midi, et enfin avant de te coucher.

Tu peux également trouver des exercices de cohérence cardiaque sur Youtube. Si tu aimes être guidé.e, cette option te sera sûrement plus engageante.

Petite astuce en plus pour t’ancrer : parfois, une action aussi simple que prendre une douche ou manger en faisant attention au goût de chaque aliment dans ta bouche est suffisante. Cela peut aussi être, sentir un parfum ou une huile essentielle que tu aimes particulièrement. À toi d’être créatif !

Conclusion

Revenir « chez soi » après une expatriation, ce n’est pas simplement boucler une parenthèse : c’est vivre un véritable processus de transition. Le choc culturel inversé nous rappelle que l’on ne revient jamais totalement la même personne que celle qui est partie.

Ce décalage, aussi déroutant soit-il, n’est pas un signe de faiblesse, mais une preuve que ton expérience à l’étranger t’a transformé.e en profondeur.

Alors, plutôt que de lutter contre ce sentiment d’étrangeté, considère-le comme une étape naturelle. C’est un passage qui te permet d’intégrer ton vécu, d’élargir ton regard et de redéfinir ta place dans ton environnement d’origine.

Le retour n’est pas la fin du voyage : c’est une continuité, une métamorphose, une nouvelle façon d’habiter ton monde.

Accorde-toi de la patience, de la douceur et rappelle-toi : chaque pas que tu fais pour apprivoiser ton retour est aussi une manière de valoriser ton aventure passée et de t’ouvrir à celle qui commence maintenant.

Sache que si lors de ton retour, tu te sens perdu.e et démoralisé.e, je peux t’accompagner dans cette période difficile. N’hésite pas à réserver une séance découverte pour qu’on en parle !

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